La difficulté d’emprunter, pour de nombreux petits agriculteurs ne disposant ni de garanties ni d’antécédents de crédit, a fait apparaître de nouveaux systèmes pilotes d’évaluation du crédit pour aider les banques à apprécier les risques que présentent réellement les emprunteurs et tirer parti de ce secteur potentiellement lucratif.
L’évaluation psychométrique
Pour augmenter les taux d’acceptation et réduire les délais de traitement des prêts aux agriculteurs, Juhudi Kilimo, prestataire de solutions financières pour les petits agriculteurs d’Afrique de l’Est, teste la méthode d’EFL Global, une entreprise privée qui utilise l’évaluation psychométrique pour créer les profils de risque d’emprunteurs africains, asiatiques, européens et latino-américains. Cette méthode pilote – financée par la Fondation Mastercard – mobilise les représentants de six agences kényanes de Juhudi qui visitent et incitent les demandeurs de prêts à passer des tests psychométriques sur tablette. Ces tests permettent, selon EFL, de définir leur personnalité, y compris leur self-control en matière de dépenses et budgétisation. Sur cette base, une cote de crédit à trois caractères est alors attribuée aux demandeurs. À partir de son évaluation initiale d’environ 6 000 clients réalisée à l’aide de l’outil d’EFL, Juhudi a constaté que 6 % des personnes classées dans le quintile le plus bas avaient au moins une fois des arriérés de remboursement de 60 jours pour un prêt type d’un an, contre 1,5 % dans le quintile le mieux noté.